
traduzioni di Giorgio Caproni
introduzione e cura di Elisa Donzelli
Einaudi 2018
Addio al vento
In costa al colle del villaggio bivaccano campi fitti di
mimose. Al tempo della raccolta càpita, lontano da quei
luoghi, di far l’incontro estremamente odoroso d’una
ragazza le cui braccia si sono adoperate durante il giorno
tra i fragili rami. Come una lampada la cui aureola
di luce è profumo, ella va, le spalle volte al tramonto.
Sarebbe sacrilegio rivolgerle la parola.
Calpestando l’erba con la suola di corda, cedetele
il passo sul sentiero. Forse avrete la fortuna di scorgerle
sulle labbra la chimera dell’umidità della Notte.
–
Congé au vent
À flancs de coteau du village bivouaquent des champs
fournis de mimosas. A l’époque de la cueillette, il arrive
que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement
odorante d’une fille dont les bras se sont occupés
durant la journée aux fragiles branches. Pareille
à une lampe dont l’auréole de clarté serait de parfum,
elle s’en va le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L’espadrille foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin.
Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur
ses lèvres la chimère de l’humidité de la Nuit?
*
Il rigogolo
3 septembre 1939
Il rigogolo entrò nella capitale dell’alba.
La spada del suo canto chiuse il letto triste.
Tutto ebbe fine per sempre.
–
Le loriot
3 septembre 1939
Le loriot entra dans la capitale de l’aube.
L’épée de son chant ferma le lit triste.
Tout à jamais prit fin.

*
Vivere con uomini tali
Ho tanta fame, dormo sotto la canicola delle prove.
Ho viaggiato sino allo sfinimento, la fronte sul nodoso
asciugatoio. Affinché il male resti senza avvicendamento,
ne ho soffocato gli ingaggi. Ho cancellato il suo
contrassegno dalla mia goffa prua. Ho risposto ai colpi.
Si uccideva così da vicino che il mondo ha sentito il
bisogno d’esser migliore. Brumaio del mio animo mai
scalato, chi fa fuoco nell’ovile deserto? Non è più la
volontà ellittica della scrupolosa solitudine. Doppia ala
dei gridi d’un milione di delitti che si alza a un tratto
in occhi già negligenti, mostrateci i vostri propositi e
la vasta abdicazione del rimorso!
Fatti vedere; noi non ci eravamo mai liberati del
sublime benessere delle magrissime rondini. Avidi
d’avvicinarsi all’ampio sollievo. Incerti nel tempo che
l’amore ingrandiva. Incerti, essi soli, in vetta al cuore.
Ho tanta fame.
[Da Nove poesie per vincere, 2]
–
Vivre avec de tels hommes
Tellement j’ai faim, je dors sous la canicule des
preuves. J’ai voyagé jusqu’à l’épuisement, le front sur
le séchoir noueux. Afin que le mal demeure sans relève,
j’ai étouffé ses engagements. J’ai effacé son chiffre de
la gaucherie de mon étrave. J’ai répliqué aux coups.
On tuait de si près que le monde s’est voulu meilleur.
Brumaire de mon âme jamais escaladé, qui fait feu dans
la bergerie déserte? Ce n’est plus la volonté elliptique
de la scrupuleuse solitude. Aile double des cris d’un
million de crimes se levant soudain dans des yeux jadis
négligents, montrez-nous vos desseins et cette large
abdication du remords!
……………..
Montre-toi; nous n’en avions jamais fini avec le sublime
bien-être des très maigres hirondelles. Avides de
s’approcher de l’ample allégement. Incertains dans le
temps que l’amour grandissait. Incertains, eux seuls
au sommet du cœur.
Tellement j’ai faim.
[de Neuf poèmes pour vaincre, 2]

*
Gravità
Il murato vivo
Se respira pensa all’intaccatura
Nella tenera calce confidente
Dove le sue mani serali stendono il tuo corpo.
L’alloro lo spossa,
La privazione lo fortifica.
O tu, monotona assente,
Filatrice di salnitro,
Oltre spessori fissi
Una scala senza età svolge il tuo velo!
Nuda vai, costellata di schegge,
Occulta, tiepida e disponibile,
Legata al suolo indolente,
Ma l’intimo dell’uomo scosceso nella sua prigione.
A morderti i giorni crescono,
Più aridi, più inafferrabili delle nuvole
che si squarciano nel profondo delle ossa.
*
Ho gravato con tutto il mio desiderio
Sulla tua mattutina bellezza
Perché scoppi e si salvi.
L’hanno seguita l’alcool senza re magi,
Il battito del tuo triangolo,
La manodopera dei tuoi occhi
E la ghiaia dritta sull’alga.
Un profumo d’insolazione
Protegge ciò che sboccerà.
–
Gravité
L’emmuré
S’il respire il pense à l’encoche
Dans la tendre chaux confidente
Où ses mains du soir étendent ton corps.
Le laurier l’épuise,
La privation le consolide.
O toi, la monotone absente,
La fileuse de salpêtre,
Derrière des épaisseurs fixes
Une échelle sans âge déploie ton voile!
Tu vas nue, constellée d’échardes,
Secrète, tiède et disponible,
Attachée au sol indolent,
Mais l’intime de l’homme abrupt dans sa prison.
A te mordre les jours grandissent,
Plus arides, plus imprenables que les nuages qui se déchirent au fond des os.

*
J’ai pesé de tout mon désir
Sur ta beauté matinale
Pour qu’elle éclate et se sauve.
L’ont suivie l’alcool sans rois-mages,
Le battement de ton triangle,
La main-d’oeuvre de tes yeux
Et le gravier debout sur l’algue.
Un parfum d’insolation
Protège ce qui va éclore.
*
Le tre sorelle
III
Il bimbo che porti in spalla
È il tuo bene e il tuo fardello,
Terra in cui l’orchidea brucia,
Non lo stancare di te.
Rimani fiore e frontiera,
Rimani manna e serpente;
Ciò che la chimera accumula
Presto abbandona il rifugio.
Muoiono i singolari occhi
E la parola che scopre.
La piaga che striscia allo specchio
E padrona dei due vani.
Violenta si schiude la spalla;
Muto appare il vulcano.
Terra su cui brilla l’ulivo,
Tutto passa e scompare.
–
Les trois sœurs
III
Cet enfant sur ton épaule
Est ta chance et ton fardeau.
Terre en quoi l’orchidée brûle,
Ne le fatiguez pas de vous.
Restez fleur et frontière,
Restez manne et serpent;
Ce que la chimère accumule
Bientôt délaisse le refuge.
Meurent les yeux singuliers
Et la parole qui découvre.
La plaie qui rampe au miroir
Est maîtresse des deux bouges.
Violente l’épaule s’entrouvre;
Muet apparaît le volcan.
Terre sur quoi l’olivier brille,
Tout s’évanouit en passage.
*

*
Donnerbach Mühle
Inverno 1939
Brumale novembre, ascolta nel fitto dei boschi la
campana dell’ultimo sentiero varcar la sera e disperdersi,
il remoto voto del vento separare il ritorno al
carcere dall’assenza che passa.
Stagione di mansuete bestie, di ragazze senza malizia,
tu hai poteri che il mio potere contraddice; hai
gli occhi del mio nome, quel nome che mi si chiede di
dimenticare.
Rintocco funebre d’un mondo amato troppo, sento
lo scalpiccio dei mostri su una terra senza sorriso. La
mia avvampata sorella è in sudore. La mia furibonda
sorella chiama alle armi.
La luna del lago pone piede sulla piaggia dove il mite
fuoco vegetale dell’estate scende all’onda che lo trascina
verso un letto di profonde ceneri.
Segnata dal cannone,
– vivere, limite immenso –
la casa nella selva, s’è accesa:
Tuono, ruscello, mulino.
–
Donnerbach Mühle
Hiver 1939
Novembre de brumes, entends sous le bois la cloche
du dernier sentier franchir le soir et disparaître, le veu
lointain du vent séparer le retour dans les fers de l’absence
qui passe.
Saison d’animaux pacifiques, de filles sans méchanceté,
vous détenez des pouvoirs que mon pouvoir contredit;
vous avez les yeux de mon nom, ce nom qu’on me
demande d’oublier.
Glas d’un monde trop aimé, j’entends les monstres
qui piétinent sur une terre sans sourire. Ma seur vermeille
est en sueur. Ma soeur furieuse appelle aux armes.
La lune du lac prend pied sur la plage où le doux
feu végétal de l’été descend à la vague qui l’entraîne
vers un lit de profondes cendres.
Tracée par le canon,
– vivre, limite immense –
la maison dans la forêt s’est allumée:
Tonnerre, ruisseau, moulin.

*
Io abito un dolore
Non lasciar la cura di governare il tuo cuore a quelle
tenerezze parenti dell’autunno, da cui han preso il
placido andare e l’affabile agonia. L’occhio è precoce
nell’avvizzire. La sofferenza conosce poche parole.
Preferisci coricarti senza fardello: sognerai il domani
e ti sarà lieve il letto. Sognerai che la tua casa non ha
più vetri. Sei impaziente d’unirti al vento, al vento
che percorre un anno in una notte. Altri canteranno
la melodiosa incarnazione, le carni che personificano
soltanto la stregoneria della clessidra. Condannerai la
gratitudine che si ripete. Più tardi, sarai identificato
a qualche disgregato gigante, signore dell’impossibile.
Eppure.
Non hai fatto che aumentare il peso della tua notte.
Sei tornato alla pesca di muraglie, alla canicola senza
estate. Sei furibondo contro il tuo amore al centro
d’un’intesa che perde il senno. Pensa alla casa perfetta
che mai vedrai alzarsi. A quando il raccolto dell’abisso?
Ma tu hai cavato gli occhi al leone. Credi di veder
passare la bellezza sopra nere lavande…
Cos’è che t’ha issato, ancora una volta, un poco più
in alto, senza convincerti?
Non v’è seggio puro.
–
J’habite une douleur
Ne laisse pas le soin de gouverner ton cœur à ces
tendresses parentes de l’automne auquel elles empruntent
sa placide allure et son affable agonie. L’oeil est
précoce à se plisser. La souffrance connaît peu de mots.
Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain
et ton lit te sera léger. Tu rêveras que ta maison
n’a plus de vitres. Tu es impatient de t’unir au vent,
au vent qui parcourt une année en une nuit. D’autres
chanteront l’incorporation mélodieuse, les chairs qui
ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu
condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on
t’identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de
l’impossible.
Pourtant.
Tu n’as fait qu’augmenter le poids de ta nuit. Tu
es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans
été. Tu es furieux contre ton amour au centre d’une
entente qui s’affole. Songe à la maison parfaite que
tu ne verras jamais monter. À quand la récolte de
l’abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois
voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires…
Qu’est-ce qui t’a hissé, une fois encore, un peu plus
haut, sans te convaincre?
Il n’y a pas de siège pur.
*
I licheni
Camminavo fra le gobbe d’un terreno ripulito, i
segreti respiri, le piante senza memoria. La montagna
si alzava, fiala colma d’ombra, che a tratti il gesto
della sete stringeva. La mia traccia, la mia esistenza si
perdevano. Il tuo volto scivolava all’indietro davanti
a me. Non era che una macchia in cerca dell’ape che
l’avrebbe fatta fiore e dichiarata viva. Stavamo per
separarci. Tu saresti rimasta sull’altipiano degli aromi
e io sarei penetrato nel giardino del vuoto. Là, sotto
la salvaguardia delle rocce, nella pienezza del vento,
avrei chiesto alla notte vera di disporre del mio sonno
per accrescere la tua felicità. E tutti i frutti ti sarebbero
appartenuti.
–
Les lichens
Je marchais parmi les bosses d’une terre écurée, les
haleines secrètes, les plantes sans mémoire. La montagne
se levait, flacon empli d’ombre qu’étreignait par
instant le geste de la soif. Ma trace, mon existence se
perdaient. Ton visage glissait à reculons devant moi.
Ce n’était qu’une tache à la recherche de l’abeille qui
la ferait fleur et la dirait vivante. Nous allions nous
séparer. Tu demeurerais sur le plateau des arômes et
je pénétrerais dans le jardin du vide. Là, sous la
sauvegarde des rochers, dans la plénitude du vent, je
demanderais à la nuit véritable de disposer de mon
sommeil pour accroître ton bonheur. Et tous les fruits
t’appartiendraient.

*
La parete e il prato
II
I Cervi neri
Le acque parlavano all’orecchio del cielo.
Cervi, avete superato lo spazio millenario,
Dalle tenebre del masso alle carezze dell’aria.
Il cacciatore che v’incalza, il genio che vi vede,
Quanto mi piace la loro passione, dalla mia ampia riva!
E se avessi i loro occhi, nell’istante in cui spero?
–
Les Cerfs noirs
Les eaux parlaient à l’oreille du ciel.
Cerfs, vous avez franchi l’espace millénaire,
Des ténèbres du roc aux caresses de l’air.
Le chasseur qui vous pousse, le génie qui vous voit,
Que j’aime leur passion, de mon large rivage!
Et si j’avais leurs yeux, dans l’instant où j’espère?

*
Fronte della rosa
Nonostante la finestra aperta nella stanza dal lungo
commiato, l’aroma della rosa resta legato all’alito che
fu lì. Siamo ancora una volta senza anteriore esperienza,
nuovi venuti, invaghiti. La rosa! Il campo dei suoi
viali sventerebbe persino l’ardire della morte. Nessun
cancello che s’opponga. Il desiderio vive, male delle
nostre fronti svaporate.
Chi cammina sulla terra delle piogge non ha nulla
da temere dalla spina nei luoghi finiti od ostili. Ma se
si ferma e si raccoglie, guai a lui! Ferito al vivo, subito
vola in ceneri, arciere ripreso dalla bellezza.
–
Front de la rose
Malgré la fenêtre ouverte dans la chambre au long
commiato, l’aroma della rosa resta legato all’alito che
fu lì. Siamo ancora una volta senza anteriore esperienza,
nuovi venuti, invaghiti. La rosa! Il campo dei suoi
viali sventerebbe persino l’ardire della morte. Nessun
cancello che s’opponga. Il desiderio vive, male delle
nostre fronti svaporate.
Chi cammina sulla terra delle piogge non ha nulla
da temere dalla spina nei luoghi finiti od ostili. Ma se
si ferma e si raccoglie, guai a lui! Ferito al vivo, subito
vola in ceneri, arciere ripreso dalla bellezza.
*
A una serenità contratta
(1950)
Estratti
Siamo, oggi, più vicini al disastro che non la stessa
campana a martello, quindi è più che mai tempo di
farci, della calamità, una salute. Dovesse essa aver
l’arrogante apparenza del miracolo.
–
À une sérénité crispée
(1950)
Extraits
Nous sommes, ce jour, plus près du sinistre que le
tocsin lui-même, c’est pourquoi il est grand temps de
nous composer une santé du malheur. Dût-elle avoir
l’apparence de l’arrogance du miracle.
